Il faut absolument que je vous raconte! Tellement absolument que je me suis dépêchée de rentrer chez moi pour tout vous dire et vous partager ce à quoi ressemble un Mercredi des Cendres ici, en Pologne. Croyez-moi, c'est quelque chose! J'espère seulement que mes mots seront à la hauteur de l'évènement, car vraiment, vraiment, c'est un truc de malade pour la Française que je suis.
Mise en situation: nous sommes mercredi 22 février 2012, jour de première pour moi: premier cours à la fac et première messe des Cendres polonaise. Je vous passe les détails sur Milouze qui galère à trouver sa salle de cours parce qu'elle a oublié d'en noter le numéro et qui ne ne souvient pas du nom du cours en polonais et j'en viens directement à l'affaire qui nous intéresse, the big event of the day: la Messe des Cendres. Je parle de the Big Event a posteriori, car avant 16h45 hier, je ne me doutais pas que le Ciel avec un grand C allait me tomber sur la tête!
Et puis, pour tout vous dire, je ne me préoccupais pas trop de cette messe. Non qu'elle ne soit pas pas importante à mes yeux, mais bon, il doit y avoir une centaine de messes par jour à Cracovie, donc Je ne me faisais pas trop de souci pour en dégoter une à un moment ou à un autre de la journée. J'avais quand même déjà repéré l'église des Dominicains, pas loin du Rynek Glowny (comprenez la grande place du Marché), le coeur de la ville. Une église plutôt maousse je dois dire, dans laquelle pas moins de 5 messes sont célébrées chaque jour en semaine, et je ne parle pas des offices des moines. Nous sommes donc en fin d'après-midi, il est 16h45. J'ai bu un petit thé avec la bande des Erasmus, Mercredi des Cendres oblige, ai fait un saut au Consulat pour m'inscrire sur les listes consulaires, élection présidentielle oblige, et dévoré un bouquin d'Henri Troyat à la bibliothèque de l'Institut Français.
Derrière moi ledit Institut dont je viens de fermer la porte, devant moi, l'église des Dominicains. Et un flot de personnes ininterrompu s'y engouffrant. Outch! Sérieusement, on aurait dit les abords d'une salle de concert ou de l'Opéra avant une représentation.
Je me pose (façon de parler) et je prends le temps d'halluciner, je vous invite à faire de même: Attendez, on est mercredi, il est 16h50, la messe commence dans 10 minutes, l'église est bondée et les gens continuent d'affluer...
Et puis, pour tout vous dire, je ne me préoccupais pas trop de cette messe. Non qu'elle ne soit pas pas importante à mes yeux, mais bon, il doit y avoir une centaine de messes par jour à Cracovie, donc Je ne me faisais pas trop de souci pour en dégoter une à un moment ou à un autre de la journée. J'avais quand même déjà repéré l'église des Dominicains, pas loin du Rynek Glowny (comprenez la grande place du Marché), le coeur de la ville. Une église plutôt maousse je dois dire, dans laquelle pas moins de 5 messes sont célébrées chaque jour en semaine, et je ne parle pas des offices des moines. Nous sommes donc en fin d'après-midi, il est 16h45. J'ai bu un petit thé avec la bande des Erasmus, Mercredi des Cendres oblige, ai fait un saut au Consulat pour m'inscrire sur les listes consulaires, élection présidentielle oblige, et dévoré un bouquin d'Henri Troyat à la bibliothèque de l'Institut Français.
Aperçu de l'entrée de l'église |
Et là, dans ma tête, je me demande vraiment dans quel pays je suis tombée... Tu sais, quand tu te retrouves devant une scène ou une situation que tu ne parviens pas à expliquer, que tu ne peux pas analyser. Ton cerveau a beau faire tous les efforts, comme ça ne fait référence à rien, il lui est impossible de décrypter ce qu'il se passe. C'est un peu comme si tu me demandais la signification d'un graphique ou d'un savant dessin d'ingénieur. Je sais ce que c'est, mais ça me dépasse, et je ne pourrais pas te dire le pourquoi du comment. Enfin bref, toujours ébahie et du coup moins assurée, va savoir pourquoi, je me dirige vers l'entrée, en espérant trouver encore une place pas trop au fond de l'édifice. D'accord, ce n'est pas ça qui m'aidera à mieux comprendre ce qui se racontera, mais quand même. Je pénètre donc dans l'église, et là, deuxième surprise, elle est déjà bondée. Les chaises d'appoint sont toutes dépliées et ont trouvé preneurs, les allées latérales sont déjà bien encombrées. Okay, c'est mort pour la place assise, essayons alors de trouver un petit coin qui permette et de s'asseoir (une marche ou quelque chose de ce genre), et d'y voir quelque chose. Peine perdue. Après avoir fait un petit tour, me revoici au fond de l'église où je vais passer l'intégralité de la célébration.
Vue de l'allée centrale * |
Je me pose (façon de parler) et je prends le temps d'halluciner, je vous invite à faire de même: Attendez, on est mercredi, il est 16h50, la messe commence dans 10 minutes, l'église est bondée et les gens continuent d'affluer...
Ils sont fous ces Polonais!
Ou peut-être simplement catholiques pour de vrai...
Toujours est-il qu'au moment où le tintement de la clochette annonce le début de la messe, on se marche dessus, dans les allées latérales comme dans l'allée centrale. Oui, les allées sont pleines à craquer. Et encore, les confessionnaux situés sur les côtés (8 en tout), sont occupés! un truc de malade, je vous dis! Les gens se confessent avant et pendant la messe! La photo aurait valu le coup, mais je n'ai pas osé sortir mon appareil. Là, je souris, et je projette la même situation en France: en arrivant un quart d'heure avant le début de la célébration, je suis clairement en avance, si ça se trouve, l'église n'est même pas ouverte encore, et même si j'étais arrivée un peu juste, voire en retard, j'aurais toujours pu me rabattre sur le premier rang. Et puis, sans vouloir faire de mauvais esprit, la majorité de l'assemblée aurait eu 3 fois mon âge. La surprise est d'autant plus forte que l'église, la messe, représentent pour moi un univers connu, familier. Le sentiment d'être étrangère et d'être en décalage s'est donc fait plus fortement ressentir encore que pour la langue ou le rythme de vie, parce que je ne m'y attendais pas. Y'a pas à dire, les Polonais sont vraiment TRES catholiques. Et d'une ferveur!
Bref, je sirote mon thé du soir, et je me dis que décidément, la Pologne est un pays bien particulier. Le parti anticlérical polonais s'est classé troisième aux dernières élections et je me demande où sont les personnes qui ont voté pour lui quand je vois l'affluence provoquée par la messe des Cendres.
Une chose est certaine: pour Pâques, je sais à quoi m'attendre! Une heure d'avance ne sera pas de trop pour au moins bénéficier d'une place assise!
Mi.
Super idée le blog!! Et très bien écrit. Vraiment. Merci;)
RépondreSupprimerSuper idée le blog!! Et très bien écrit. Vraiment. Merci;)
RépondreSupprimerMa première messe fut celle de noël dans un petit village reculé des Tatras... J'ai du y assister de dehors, par -15 !
RépondreSupprimerPas mal comme baptême du feu (si je puis dire!) En plus, Noël c'est une sacrée fête, donc j'imagine qu'en plus, tu n'étais pas au "premier rang" de dehors (même si ça ne change pas grand chose, on est d'accord! ^^) Enfin toujours est-il qu'en tant que français, si on n'est pas prévenu, ça fait bizarre!!!
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