dimanche 19 février 2012

En voiture!





Une semaine de vie cracovienne, un nouvel appart en plein milieu de l'ancien getto de Cracovie, des colocs polonais dedans, pas un mot de français, une nouvelle fac, minuscule, quelques étudiants Erasmus, deux ou trois sessions skype pour raconter mes débuts, des températures pas si basses que ça (ouf), des magasins ouverts le dimanche dans le pays le plus catholique d'Europe, des gars qui tiennent des panneaux fléchés en face du magasin qu'ils indiquent des journées entières (si c'est pas clair, une photo suivra, don't worry), un Jeudi Gras au lieu du Mardi Gras, des mots imprononçables avec des Z partout, des gens qui ne sont pas fichus de m'appeler Marie-Liesse, un petit tour chez Carrefour (pour le camembert) et chez Ikéa pour l'ameublement (j'aurais mieux fait d'aller directement au sous-sol au lieu de faire deux fois le tour du parcours pour prendre trois références), des prix dérisoires, une souris dans l'appart... Et au milieu de toutes ces nouveautés, de ces observations, de ces étonnements, de ces sourires intérieurs, de ces incompréhensions parfois, une rengaine: "Tiens tiens, et si t'écrivais un blog, vieille?" C'est l'occasion où jamais d'avoir des choses intéressantes à raconter.

Ca fait une éternité que j'ai envie d'écrire un blog. J'ai toujours été épatée par ces (plus ou moins) anonymes qui parviennent à rendre intéressant et à donner du relief à des faits en soi pas spécialement emballants, par ceux qui réussissent, je ne sais comment, à retranscrire formidablement leur ressenti au point qu'on s'y croirait quand ils racontent, par ceux, aussi, qui te balancent toute une argumentation vachement bien ficelée relative à l'actualité ou à un phénomène de société. Bref, ces gens savent écrire! Fatalement, moi je me dis que tous ces gars là sont géniaux, qu'ils ont un don, que ce que j'écrirai, moi, ce sera super nul, et tout et tout, autant d'arguments plus bidons les uns que les autres pour me convaincre de ne pas écrire de blog alors que j'en meurs d'envie. Après réflexion, il semblerait que toutes ces pensées soient le fruit d'un mélange d'orgueil mal placé, de fausse modestie et de peur d'affronter le regard des autres... et de flemme. Je suis mal embarquée, n'est-ce pas? Oui parce que non seulement il faut assumer de ne pas être Hugo ou Bénéton (les Pipos savent de quoi je parle), mais en plus il faut se coltiner d'écrire régulièrement pour que ça vaille le coup. Et puis pas des "articles" de 5 lignes. Je veux dire, il faut que ce soit un minimum construit, que ça puisse intéresser mon lectorat (ça y est, je prends la grosse tête, je parle de vous comme d'un lectorat), et éviter de tomber dans les banalités concernant la composition de mon dernier déjeuner ou les commentaires creux sur le corps professoral de la fac.

Et là, je me suis réveillée, et j'me suis dit qu'enfin tout de même, un séjour en Pologne, ça n'est pas donné à tout le monde, que tous mes proches, ma famille, mes amis, mes potes, sont ravis pour moi, me considèrent comme ultra chanceuse, et je voudrais garder tout ce que je vais vivre pour moi toute seule alors que j'en connais un paquet qui aimeraient être à ma place? Oh non, ça ne serait pas chic du tout, mais alors pas du tout.
La voilà la solution: considérer les choses du point de vue de ceux qui comptent pour moi, et de l'Autre en général, pour avancer! Ne pas faire les choses pour moi, mais pour les autres! 
En fait, si j'écris ce blog, c'est par charité pour mon entourage qui crève de jalousie de me savoir dans la capitale étudiante polonaise, à mener la belle vie! 
Et voilà, j'ai retourné la situation: ce n'est pas moi qui veux écrire un blog pour étaler ma petite vie polonaise, ce sont les autres qui me le demandent, implicitement bien sûr. Comment leur refuser ce plaisir? Comment VOUS refuser ce plaisir? ;)

Je me lance donc, grâce à vous, grâce à l'ICES (Merci l'ICES) dans l'aventure du blog. Je suis contente d'avoir la possibilité de partager avec vous les moments que je vais vivre ici. A priori, si vous lisez ce blog, c'est qu'on a du se croiser, discuter, échanger, vivre ensemble plus ou moins longtemps. Bref, on a passé du bon temps, alors pourquoi s'arrêter? Parce que je suis à plus de 1000 km de vous? L'argument à deux sesterces!!! Vous allez kiffer la vie polonaise avec moi, et on va s'éclater!




Alors en voiture! :)














Dernière précision avant de poster ce premier message (je retarde l'échéance inconsciemment, je crois!): malgré le nom de ce blog, "Pologne Pipelette", je ne compte nullement vous assommer de futilités et d'inepties (Je ne garantis pas non plus de ne publier que le fruit de mes réflexions les plus abouties). Seulement, comme il a bien fallu baptiser ce journal, j'ai décidé de le faire en référence à tous mes collègues de la célèbre et extraordinaire promo Sciences Pipo qui sont comme moi en ce moment à l'étranger. Un Pipo, une Pipelette, le titre était trouvé. 





Bon voyage! :)

Mi.






3 commentaires:

  1. Je prends une place pour le covoiturage... et je crois que la voiture se révèlera rapidement trop exigüe pour ton fan club et les lecteurs saisis par tes aventures et pensées. Merci pour cette initiative. Je fais suivre. C.C.I

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  2. Crop cool! J'ai bien aimé ta petite référence à nos petits délires familiaux! oh pour ça, oui, alors! C'est drôlement chouette! ;) Kiss cool, ma poule!

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  3. Trooooooop bien l'initiative ! Et ça permet à ceux qui ne sont pas sur Fbk de se tenir au courant et de participer !!
    En tout cas, pour l'instant, on te lit bien, très bien même ! Continue comme ça !! :-D

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